jueves, 28 de junio de 2012

Délivré des liens


Les

Amies

de

Krishna


juancas

Les Amies de Krishna - Aprakrita Das

Creado por juancas  del 22 de Junio del 2012


 
----- Original Message -----
Sent: Monday, April 30, 2012 4:00 AM
Subject: Verset de la Bhagavad-Gita.

 
Le bulletin de
"LADK ou les Ami(e)s de Krishna"
Dédié à Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Srila Prabhupada
Fondateur du mouvement Hare Krishna
 
 

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Vendredi 30 avril, 2012.
Verset de la Bhagavad-Gita.

 

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Mercredi le 2 mai, 2012.
L'Infiniment Fascinant.

LE MAHA MANTRA
Le chemin vers le véritable bonheur
dont nous languissons sans cesse.


Signification du Nom "Krishna".

Le Nom Krishna signifie "l'Infiniment Fascinant" : Dieu, en effet, fascine tous les êtres; telle est précisément la définition du mot Dieu. Sur les nombreuses gravures représentant Krishna à Vrindavana, nous pouvons constater qu'Il attire effectivement les vaches, les veaux, les oiseaux, les bêtes, les arbres, les plantes et même les cours d'eau. Les jeunes pâtres, les gopis, Nanda Maharaja, les Pandavas et l'humanité tout entière sont fascinés par Lui. Par conséquent, si Dieu Se voit attribuer un Nom particulier, c'est bien celui de " Krishna ". (SAF, pp. 161-162)

Étymologie du Nom " Krishna " :

" Le mot krish représente l'aspect fascinant de l'existence du Seigneur, et na signifie le plaisir spirituel. Lorsque le verbe krish est ajouté à l'affixe na, on obtient Krishna, qui indique la Vérité Absolue. " (Mahabharata, Udyoga-parva 71.4 - cité: C.C. Madhya 9.30)

Si l'on analyse le nirukti, ou l'origine sémantique, du mot " Krishna ", on découvre que na signifie qu'Il met un terme au cycle de la naissance et de la mort, et que krish signifie sattartha, ou " existence " (Krishna est l'intégralité de l'existence). Krish veut également dire " attraction " et na, ananda, ou " félicité ". (S.B. 10.8.15)

Le Nom "Krishna" signifie "l'Infiniment Fascinant" et ne peut être appliqué qu'à Dieu :

Srila Prabhupada: ... Krishna veut dire " l'Infiniment Fascinant ".

Bob: Oh! Je vois.

Srila Prabhupada: Oui, Dieu n'a pas de nom, mais nous Lui donnons des noms relatifs à Ses qualités. Si un homme est très beau, nous le disons " séduisant ", s'il est très intelligent, nous l'appelons " sage ". Ainsi un nom est-il donné en fonction de la qualité de la personne. Dieu étant infiniment fascinant, le Nom de Krishna ne peut être appliqué qu'à Lui. Krishna signifie " Infiniment Fascinant ", ce qui inclut tout. (QPRP, p. 2)

Jeudi le 3 mai.
Délivré des liens.

VERSET 21

iti pratyudita yamya
duta yatva yamantikam
yama-rajne yatha sarvam
acacaksur arindama

TRADUCTION

O Maharaja Pariksit, toi le vainqueur de tous les ennemis, après avoir reçu cette réponse des messagers de Visnu, les serviteurs de Yamaraja se rendirent auprès de leur maître et lui expliquèrent en détail tout ce qui s'était passé.

TENEUR ET PORTEE

Le mot pratyuditah a, dans ce verset, une importance particulière. Les serviteurs de Yamaraja jouissent d'une puissance telle que nul ne peut contrecarrer leur travail en quelque lieu que ce soit; cette fois pourtant, ils furent mis en échec alors qu'ils voulaient emmener un homme qu'ils avaient jugé pécheur. Ils retournèrent donc immédiatement auprès de Yamaraja pour lui expliquer tout ce qui s'était passé.

VERSET 22

dvijah pasad vinirmukto
gata-bhih prakrtim gatah
vavande sirasa visnoh
kinkaran darsanotsavah

TRADUCTION

Après avoir été délivré des liens des Yamadutas, le brahmana Ajamila, désormais débarrassé de toute crainte, retrouva ses esprits et offrit aussitôt son hommage aux Visnudutas en se prosternant à leurs pieds pareils-au-lotus. Il se sentait extrêmement heureux en leur présence, car il avait bien vu qu'ils lui avaient sauvé la vie en l'arrachant aux mains des serviteurs de Yamaraja.

TENEUR ET PORTEE

Les vaisnavas sont aussi des Visnudutas, car ils servent Krsna et exécutent Ses ordres. Krsna éprouve un vif désir de voir toutes les âmes conditionnées qui croupissent dans l'univers matériel s'abandonner à Lui et échapper ainsi à l'emprise de la matière au cours de cette vie, de même qu'au châtiment de l'enfer qui les attend après leur mort. Le vaisnava s'efforce donc d'aider les âmes conditionnées à retrouver leurs esprits. Et ceux qui, comme Ajamila, ont le bonheur d'être sauvés par les Visnudutas, ou les vaisnavas, peuvent retouner à Dieu, dans leur demeure originelle.

À continuer la semaine prochaine.
Tiré du Srimad-Bhagavatam. (Chant 6.2)

Lundi le 4 mai, 2012.
Srimad-Bhagavatam.


Cliquez sur l'image pour lire le Srimad-Bhagavatam.
 
 
SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 1
CHAPITRE 1

Questions
posées par les sages.

VERSET 1

om namo bhagavate vasudevaya
janmady asya yato nvayad itaratas carthesv abhijnah svarat
tene brahma hrda ya adi-kavaye muhyanti yat surayah
tejo-vari-mrdam yatha vinimayo yatra tri-sargo mrsa
dhamna svena sada nirasta-kuhakam satyam param dhimahi

TRADUCTION

Je rends mon hommage à Sri Krsna, au Fils de Vasudeva, qui est Dieu, l'omniprésente Personne Suprême. Je médite sur Lui, réalité sublime, cause première de toutes les causes, et de qui émanent les univers manifestés, en qui ils reposent, par qui ils sont anéantis. Je médite sur Lui, Seigneur au rayonnement éternel, qui a directement et aussi indirectement conscience de toute manifestation, et pourtant Se situe au-delà de toutes. C'est Lui, et nul autre, qui à l'origine enseigna le savoir védique au premier être créé, Brahma, en son coeur. Par Lui, ce monde, qui est un simple mirage, prend apparence tangible, même pour les grands sages et les devas. Par Lui, les univers matériels produits illusoires des trois gunas, semblent l'image même de la réalité. Sur Lui donc je médite, sur Lui qui est la Vérité Absolue, vivant éternellement en Son Royaume spirituel, à jamais libre de l'illusion.

TENEUR ET PORTEE

Cet hommage à Dieu, à Vasudeva, s'adresse directement à Sri Krsna, qui est le fils divin de Vasudeva et Devaki; Krsna est Dieu, c'est ce que confirmera de façon élaborée l'ensemble de cet ouvrage. Sri Vyasadeva affirme que Krsna est Dieu, la Personne Suprême, dans Sa Forme primordiale, dont toutes les autres Formes sont soit des émanations plénières directes ou indirectes, soit des émanations de ces émanations. Srila Jiva Gosvami, pour sa part, développe davantage la question dans son Krsna-sandarbha,et Brahma, le premier être créé, étudie substantiellement Sri Krsna dans son traité, laBrahma-samhita. La Sama-veda Upanisad également établit que Sri Krsna est le Divin fils de Devaki. La prière que constitue notre verset s'ouvre donc sur l'affirmation de Sri Krsna comme le Seigneur primordial; si quelque nomination doit s'attacher à la Personne Suprême et Absolue, ce doit être par le Nom de Krsna, qui veut dire "l'Infiniment Fascinant". En plusieurs endroits de la Bhagavad-gita, d'autre part, Krsna affirme Lui-même être le Seigneur Suprême, ce qui est confirmé par Arjuna, ainsi que de nombreux grand sages, tel Narada, Vyasa, et bien d'autres. Le Padma Purana enseigne encore que parmi les innombrables Noms de Dieu, celui de Krsna prédomine. Ainsi,bien que le Nom de "Vasudeva" désigne également une émanation plénière de Dieu et que toutes les Formes du Seigneur soient non différentes de Vasudeva, il s'applique plus précisément, dans le verset qui nous occupe, au Divin fils de Vasudeva et Devaki, Sri Krsna, sur qui méditent constamment les paramahamsas, les plus parfaits d'entre ceux qui ont embrassé l'ordre du renoncement.

Vasudeva, donc, ou Sri Krsna, est la Cause de toutes les causes. Tout ce qui est émane de Lui. Comment? C'est ce qu'expliqueront des chapitres ultérieurs du Srimad-Bhagavatam. Mahaprabhu Sri Caitanya a défini cet ouvrage comme le Purana immaculé; il renferme en effet le récit sublime de ce qui touche au Seigneur Suprême, Sri Krsna. Le Srimad-Bhagavatam est également remarquable pour son histoire gloirieuse. C'est Srila Vyasadeva qui, après avoir atteint la pleine maturité en matière de savoir spirituel, réunit les éléments de cette oeuvre magistrale, sous les instructions de Sri Naradaji, son maître spirituel. Vyasadeva avait auparavant rassemblé par écrit tous les autres Texte védiques- les quatresVedas, les Vedanta-sutras, ou Brama-sutras, les Puranas, le Mahabharata... Cependant il n'était toujours pas satisfait de son travail, et Narada, son maître spirituel, l'avait remarqué; c'est alors qu'il lui conseilla de décrire les Activités spirituelles et absolues du Seigneur Suprême dans Sa Forme originel de Sri Krsna, tâche qui aboutit dans le dixième Chant de cet ouvrage. Mais pour en tirer la substance profonde, il faut d'abord procéder à une étude graduelle des catégories de cette substance, ce qui explique les Chants qui précèdent le dixième.

Il est naturel pour un esprit philosophique de chercher à connaître l'origine de la création. La nuit, sous les étoiles, il imagine aussitôt quels êtres pourraient y habiter. De telles interrogations sont le propre de l'homme, parce qu'il possède un degré de conscience plus élevé que les animaux. Or, l'auteur duSrimad-Bhagavatam répond directement, dans ces pages, à toutes ces questions: d'abord, Sri Krsna Se trouve être l'Origine de l'entière création, et non seulement Il est le Créateur de l'Univers, mais Il en est aussi le destructeur. De par Sa volonté, la manifestation cosmique est créée à un moment précis, maintenue pendant un certain temps, puis annihilée. La volonté suprême se trouve donc à l'arrière-plan de tous les événements cosmiques. Bien entendu, des athées de tout genre nient l'existence d'un créateur, mais cette attitude traduit en réalité la faiblesse de leurs connaissances. Les scientifiques d'aujourd'hui, par exemple, ont pu, par leur intelligence, créer des satellites et les projeter dans l'espace ou ils évoluent pendant un certain temps sous leur contrôle, exercé à très grande distance. Et bien de même, tous les univers, avec leurs innombrable planètes et étoiles, évoluent sous le contrôle de l'intelligence du Seigneur Suprême.

Les Écritures védiques nous enseignent que la Vérité Absolue, l'Etre Divin, est suprême parmi tous les êtres. De Brahma, premier être créé, à la plus minuscule fourmi, tous les êtres vivants sont distincts les uns des autres: certains même, supérieurs à Brahma, n'en possèdent pas moins eux aussi une individualité propre. Or, l'Être Divin est aussi un être vivant, et comme tous les autres êtres, Il possède une identité individuelle, mais son Intelligence à Lui est suprême, et Il possède une infinie variété d'énergies et de puissances entièrement inconcevables. Or si le cerveau humain peut créer une chose aussi merveilleuse qu'un satellite artificiel, il est certes aisé de comprendre qu'un cerveau supérieur, et que dire du cerveau suprême, soit capable de merveilles infiniment plus grandes encore. Tout être de bon sens se rendra aisément à l'évidence; ce qui n'empêche pas qu'il y aura toujours des athées pour obstinément refuser de voir cette évidence. Srila Vyasadeva, quant à lui, reconnaît sans hésitation l'intelligence suprême pour le paramesvara. Il formule donc son respect envers cette intelligence suprême, qu'il désigne par le mot para, indiquant par là qu'il s'agit du paramesvara, ou Dieu, la Personne Suprême. Lequel est Sri Krsna, comme le confirment la Bhagavad-gita et les autres ouvrages dus à Sri Vyasadeva, et plus particulièrement le Srimad-Bhagavatam. Dans la Bhagavad-gita, Krsna affirme qu'il n'est d'autre para-tattva, ou summum bonum, que Sa propre Personne. C'est pourquoi Sri Vyasadeva porte immédiatement son adoration vers Lui, l'unique para-tattva, dont le dixième Chant de cet ouvrage décrira en détail les Divertissements sublimes.

Des esprits sans scrupule négligent les premiers Chants et passent d'emblée au dixième, plus particulièrement aux cinq chapitres décrivant la danse rasa. Mais l'approche de cette partie du Srimad-Bhagavatam, en fait la plus "confidentielle" de tout l'ouvrage, demande qu'on soit un être parfaitement accompli dans la connaissance absolue du Seigneur, à défaut de quoi on est assuré de s'égarer quant à la nature des vénérables Divertissements spirituels et absolus de Krsna que sont la danse rasa et Ses amours avec les gopis. Ces sujets doivent être contemplés d'un point vue hautement spirituel, et seul des êtres libérés, qui ont graduellement atteint le niveau des paramahamsas (les plus parfaitssannyasis), peuvent en goûter le nectar sublime. Pour cette raison, Srila Vyasadeva donne au lecteur la possibilité de développer pas à pas la réalisation spirituelle avant de véritablement goûter l'essence des Divertissements du Seigneur. C'est également à cette fin qu'il invoque un élément du mantra Gayatri:dhimahi (je médite). Ce mantra est destiné aux être spirituellement évolués. Il faut donc acquérir les qualités brahmaniques, c'est-à-dire s'établir parfaitement dans la vertu, pour tirer plein parti du chant de la Gayatri et finalement parvenir à percer la nature spirituelle et absolue du Seigneur, à la réalisation sublime de sa Personne, de Son Nom, de Sa Renommée, de tout ce qui les entoure.

Le Srimad-Bhagavatam constitue l'étude du svarupa du Seigneur Suprême manifesté à travers Sa puissance interne, qui se distingue de Sa puissance externe, celle-ci faisant apparaître l'univers matériel dont nous avons expérience. Srila Vyasadeva établit une distinction très nette entre les deux puissances dans ce sloka lorsqu'il dit que la manifestation de la puissance interne est bien réelle alors que la manifestation de l'énergie externe, sous la forme de l'existence matérielle, n'est qu'illusoire et temporaire, comme un mirage. Le mirage ne donne pas l'eau réelle, mais seulement l'apparence de l'eau. L'eau véritable se trouve ailleurs. De la même manière, la création matérielle manifestée se présente à nous comme la réalité absolue, mais elle n'est en fait que l'ombre de cette réalité, laquelle se trouve dans le monde spirituel. La Vérité Absolue appartient au monde spirituel, et non pas à l'univers matériel, où toute vérité n'est que relative, c'est-à-dire dépendante de facteurs extérieurs à elle. Cette création cosmique de l'univers matériel résulte de l'interaction des trois gunas, ou influences matérielles, et les manifestations temporaires qu'on y trouve sont créées de manière à offrir une illusion de réel pour le mental égaré, propre à l'âme conditionnée, laquelle apparaît dans différentes formes de vies, y compris chez les êtres plus évoluée que représentent les devas, tel Brahma, Indra, Candra... Au vrai, il n'est point de réalité dans l'univers de la manifestation, et s'il semble tout de même réel, cela s'explique par l'existence d'une réalité tangible, ailleurs, dans le monde spirituel, où le Seigneur Suprême vit éternellement avec tout Son Entourage.

L'ingénieur en chef d'une construction élaborée ne met pas directement la main aux travaux, mais il n'en connaît pas moins tous les détails de la construction, directement et indirectement, car tout s'accomplit sous sa direction. De même, le Seigneur Suprême "ingénieur en chef" de la création matérielle, en connaît les moindres détails, bien que tout s'y accomplisse par l'intermédiaire des devas. Qu'il s'agisse de la plus insignifiante des fourmis ou de Brahma, le plus grand des êtres, nul n'est indépendant au coeur de la création matérielle. Partout le Seigneur étend Sa main, et partout Son Action est visible. De Lui seul émanent tous les éléments matériels aussi bien que les étincelles spirituelles, et tout ce qui existe en ce monde n'est dû qu'à l'interaction de ces deux énergies, matérielle et spirituelle, dont la source est la Vérité Absolue, la Personne Suprême, Dieu, Sri Krsna. Un chimiste peut arriver à produire de l'eau dans son laboratoire en mélangeant de l'hydrogène et de l'oxygène, mais il agit en fait sous la direction du Seigneur Suprême, sans compter que les éléments qu'il manipule lui son également fournis par le Seigneur. Sri Krsna connaît tout directement aussi bien qu'indirectement, Il connaît toutes choses dans leurs plus infimes détails et Il est toujours parfaitement indépendant. On Le compare à une mines d'or, et les diverses créations matérielles dans leurs formes innombrables, à des objets fabriqués à partir de cet or. L'or de divers objets -anneaux, colliers, parure diverses- partage les mêmes propriétés que l'or de la mine, ne fait qu'un avec lui sur le plan qualitatif, mais en diffère par la quantité. C'est pourquoi on affirme de la Vérité Absolue qu'Elle est simultanément différente et non différente de tout ce qui est. Rien n'est absolument égal à la Vérité Absolue, mais dans le même temps, rien n'en demeure séparé.

Les âmes conditionnées, depuis Brahma, qui dirige la création de tout cet univers, jusqu'à la fourmi insignifiante, sont engagées sans exception dans l'acte créateur, mais aucune n'est indépendante du Seigneur Suprême. Le matérialiste croit faussement qu'il n'est d'autre créateur que lui-même. C'est ce qu'on appelle maya, ou l'illusion. En raison de son faible savoir, il ne peut regarder au-delà de ses sens imparfaits, et il en vient ainsi à croire que la matière se forme d'elle-même, sans l'aide d'une intelligence supérieure. Mais Srila Vyasadeva réfute cet argument dans ce sloka en disant que puisque le Tout complet, ou la Vérité Absolue, est source de tout ce qui existe, rien n'est indépendant du corps de la Vérité Absolue. Tout ce qui survient à notre corps nous est très vite connu; de même, l'Absolu a directement et indirectement connaissance de tout ce qui se produit à l'intérieur de la création, laquelle représente Son corps.

Le sruti-mantra affirme également que le Tout absolu, ou le Brahman Suprême, est la source ultime de tout ce qui est. Tout émane de Lui, tout est soutenu par Lui, et à la fin, tout rentre en Lui. Telle est la loi de la nature. Et le smrti-mantra ne dit pas autre chose lorsqu'il affirme que la source d'où tout émane au début d'un âge de Brahma et à quoi tout retourne à la fin, c'est la Vérité Absolue, le Brahman Suprême. Les scientifiques dénués de savoir spirituel prennent pour un fait acquis que la source ultime de notre système planétaire tout entier est le soleil, mais ils renoncent à expliquer l'origine du soleil. Ce verset dévoile la source ultime de toutes choses. Selon les Ecritures védiques, Brahma, que l'on peut comparer au soleil, n'est pas le créateur originel. Ce sloka établit clairement que Brahma reçut le savoir védique du Seigneur Suprême. Comment Brahma, étant le premier être, aurait-il pu être instruit de la sorte, sinon par un être qui lui est antérieur, l'Incréé, le Seigneur Suprême? Comme l'enseigne notre verset, le Seigneur inspira Brahma, afin que ce dernier puisse remplir ses fonctions de second créateur. Ainsi, l'intelligence suprême à l'arrière-plan de toutes choses créées est bien la Personne Divine et Absolue, Sri Krsna. Dans la Bhagavad-gita, Krsna Lui-même affirme être seul à diriger l'énergie matérielle créatrice, la prakrti, qui constitue la totalité de la matière. C'est la raison pour laquelle Sri Vyasadeva ne porte pas son adoration vers Brahma, mais bien vers le Seigneur Suprême, qui guide les activités créatrices de Brahma.

Dans ce sloka, les mots abhijnah et sva-rat ont une importance particulière en ce qu'ils marquent la différence entre le Seigneur Suprême et tous les autres êtres. Nul être, en effet, hormis le Seigneur, n'estabhijnah -parfaitement conscient de tout-, ni sva-rat- parfaitement indépendant. Même Brahma doit méditer sur le Seigneur Suprême s'il veut mettre en oeuvre son pouvoir créateur. Et que dire du cerveau des grands scientifiques, comme Einstein? Sont-ils des créations humaines? Non. Aucun homme de science ne saurait produire l'intelligence des savants. Que dire encore des athées irréfléchis qui méprisent l'autorité du Seigneur? Même les mayavadis, les impersonnalistes, lesquels se flattent de parvenir à s'identifier avec l'Absolu, et de ne plus faire qu'Un avec Lui, ne sont ni abhijnah, ni sva-rat. Les impersonnalistes se soumettent à de rudes ascèses pour acquérir le savoir et se fondre dans l'Absolu, mais le plus souvent, ils finissent par dépendre de quelque riche disciple qui leur fournit les fonds nécessaires à la construction de temples et de monastères. Des champions de l'athéisme comme Ravana et Hiranyakasipu se soumirent également à de dures pénitences, en vue d'acquérir le pouvoir de défier l'autorité du Seigneur. Mais bien qu'ils aient obtenu certains pouvoirs, ils furent en dernier lieu réduits à l'impuissance et ne purent rien devant le Seigneur lorsqu'Il leur apparut sous la forme de la mort cruelle. Et tel est également le sort des athées modernes qui osent défier l'autorité du Seigneur, car l'histoire se répète. Que l'homme néglige l'autorité du Seigneur, la nature et ses lois se transforment alors en agents punitifs. Ce que confirme un verset fameux de la Bhagavad-gita:

"Chaque fois qu'en quelque endroit de l'univers la spiritualité
[dharma] voit un déclin, et que s'élève l'irréligion [adharma], ô
descendant de Bharata, Je descends en personne."(1)

Tous les sruti-mantras confirment l'infinie perfection du Seigneur Suprême. Ils nous apprennent que le Seigneur, perfection totale, jette un regard sur la matière et l'imprègne ainsi d'êtres vivants. Les êtres vivants sont partie intégrante de Sa personne. Ils sont des étincelles spirituelles dont Il ensemence la vaste création matérielle; c'est alors que les énergies créatrices se mettent en mouvement pour engendrer tant de merveilles. L'athéisme prétend volontiers que dans ces conditions, Dieu ne serait pas autre chose qu'un "mécanicien". Mais a-t-on déjà vu un "mécanicien" créer des mécanismes mâles et femelles, doués du pouvoir de se reproduire? Les êtres mâles et femelles des différentes espèces engendrent d'innombrables autres corps, appartenant à la même espèce, sans que Dieu ait à les diriger davantage. Si l'homme savait créer un couple de machines capables de produire d'autres machines indépendamment de son intervention immédiate, alors on pourrait dire que son intelligence approche celle de Dieu. Mais c'est là chose irréalisable: toutes les machines sont créées par l'homme une à une. Nul n'atteint donc la perfection créatrice de Dieu. C'est pourquoi on Le qualifie d'asamaurdhva, mot signifiant que nul ne Lui est supérieur ou même égal. Le param satyam, ou la Vérité suprême, ne peut être que Celui-là, qui ne connaît ni de supérieur, ni même d'égal. Ce que confirment les sruti-mantraslorsqu'ils enseignent qu'avant la création de l'univers matériel, le Seigneur seul existe, qui est le maître absolu. Et c'est Lui qui instruit Brahma dans le savoir védique. Tous doivent Lui obéir sans réserve, et quiconque aspire à briser l'esclavage de la matière doit s'abandonner à Lui. Ce que confirme également la Bhagavad-gita.

L'homme, à moins qu'il ne s'abandonne aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur Suprême, est assuré de choir dans la confusion et l'égarement. Ce n'est que lorsqu'un être a l'intelligence de s'abandonner aux pieds pareils-au-lotus de Krsna, qu'il reconnaît en pleine conscience que Krsna est cause de toutes les causes, comme l'enseigne la Bhagavad-gita, c'est seulement alors qu'il peut devenir un mahatma, une "grande âme". De telles âmes sont très rares. Seules elles peuvent en fait comprendre que le Seigneur Suprême est la cause première de tout ce qui existe, qu'Il est le parama, la Vérité ultime, toute autre vérité Lui étant relative, et qu'Il est omniscient, libre de l'illusion.

Il se trouve des intellectuels mayavadis pour prétendre que le Srimad-Bhagavatam n'est pas l'oeuvre de Sri Vyasadeva. Certains parmi eux suggèrent même qu'il s'agirait d'une création moderne due à un certain Vopadeva. La réfutation de ces croyances sans motif nous a été donnée par Sri Sridhara Svami, lorsqu'il fait remarquer que plusieurs des plus anciens Puranas font allusion au Srimad-Bhagavatam. Dans ce premier sloka, par exemple, au tout début du Srimad-Bhagavatam, on retrouve le mantraGayatri, et le Matsya Purana, le plus ancien de tous les Puranas, mentionne précisément cette invocation de la Gayatri au début du Srimad-Bhagavatam pour illustrer le fait que plusieurs écrits à valeur d'enseignement spirituel commencent par ce mantra. Quant à l'importance du Srimad-Bhagavatam, de nombreux faits l'établissent de manière indiscutable. Par exemple, l'histoire de Vrtrasura, qui montre comment on peut retourner auprès de Dieu et ainsi atteindre à la perfection de l'existence pour le simple mérite d'avoir fait don de ce précieux ouvrage lors d'un jour de pleine lune. D'autres Puranas mettent en valeur les dimensions de cette oeuvre majestueuse, composée de douze Chants, et comportant au total 18 000 slokas. Le Padma Purana rapporte également une conversation entre le sage Gautama et Ambarisa Maharaja, conversation au cours de laquelle le roi se voit conseillé par le sage de lire régulièrement le Srimad-Bhagavatam s'il désire s'affranchir des chaînes de la matière. A tout prendre, il ne saurait donc subsister aucun doute quant à la valeur et à l'authenticité de cet Ecrit. Par ailleurs, au cours des cinq cent dernières années, nombre de savants érudits etacaryas, tel Jiva Gosvami, Sanatana Gosvami, Visvanatha Cakravarti, Vallabhacarya et plusieurs autres sages apparus après Sri Caitanya, rédigèrent des commentaires élaborés de cette oeuvre magistrale, et tout étudiant sérieux ferait bien de les parcourir s'il veut goûter pleinement le message sublime duSrimad-Bhagavatam.

Srila Visvanatha Cakravarti Thakura a surtout traité de la psychologie sexuelle dans sa forme pure (adi-rasa), libre de toute ivresse matérielle. La création matérielle tout entière est mue par le principe du plaisir charnel, et il est aisé de voir que dans la société moderne, toutes les activités ont pour moteur ce principe. Où que l'on se tourne, on voit partout la même prédominance de l'érotisme. Mais la volupté matérielle n'est qu'un reflet dénaturé du principe de plaisir dans sa forme pure, originelle, et qui trouve sa pleine réalité dans le monde spirituel, dans la Vérité Absolue. Cela nous est d'ailleurs une occasion supplémentaire de comprendre que la Vérité Absolue ne saurait être impersonnelle. Sinon, comment pourrait-Elle être le siège d'une sexualité -mais d'une sexualité pure ? Par suite, en mettant trop l'accent sur l'aspect impersonnel de la Vérité Absolue, les philosophes impersonnalistes ont indirectement encouragés l'abominable sexualité matérielle. Et les hommes, ignorants de la sexualité dans sa forme pure, spirituelle, s'abandonnent aux activités perverties de la sexualité matérielle, qu'ils voient comme seules réelles. Mais une différence fondamentale existera toujours entre la volupté spirituelle et la vie sexuelle issue des conditions malsaines du monde de la matière.

Le Srimad-Bhagavatam élèvera graduellement le lecteur sincère, libre de tout préjugé, jusqu'à la plus haute perfection spirituelle, et lui permettra de transcender les trois modes de l'action matérielle, qui sont l'action intéressée, la recherche philosophique et le culte fonctionnel de divinités tel que l'enseignent lesVedas.

(1) yada yada hi dharmasya glanir bhavati bharata
abhyutthanam adharmasya tadatmanam srjamy aham
(B.g., IV.7)

VERSET 2

dharmah projjhita-kaitavo tra paramo nirmatsaranam satam
vedyam vastavam atra vastu sivadam tapa-trayonmulanam
srimad-bhagavate maha-muni-krte kim va parair isvarah
sadyo hrdy avarudhyate tra krtibhih susrusubhis tat-ksanat

TRADUCTION

Ce Bhagavata Purana, entièrement opposé à tout acte de religion que motive un quelconque désir matériel, dévoile la vérité la plus haute, accessible aux dévots dont le coeur est pur. Cette vérité la plus haute est la pure réalité, qu'il distingue, pour le bien de tous, de l'illusion, et elle met fin aux trois formes de souffrance. Ce magnifique Bhagavatam, compilé par le grand sage Sri Vyasadeva, suffit en lui-même à conférer la réalisation spirituelle, la réalisation de Dieu, et celui qui écoute son message de manière attentive et soumise s'attache dès lors fermement au Seigneur Suprême.

TENEUR ET PORTEE

La religion comporte quatre éléments de base: les actes de piété, l'essor économique, la satisfaction des sens et, finalement, la libération hors des chaînes de la matière. L'irréligion, quant à elle, relève de la barbarie. En fait, la vie humaine véritable commence avec la religion. Manger, dormir, se reproduire, avoir peur et se défendre, ce sont les quatre activités propres à la vie animale, que partage également l'homme. Ce qui distingue l'homme de l'animal est donc cette fonction complémentaire que représente la religion. Sans religion, la vie humaine ne vaut pas mieux que la vie animale. C'est pourquoi on retrouve, dans toute société civilisée, une forme ou une autre de religion, qui vise à réaliser le moi spirituel et s'appuie sur la relation éternelle unissant l'homme à Dieu.

Aux niveaux inférieurs de la civilisation humaine existe une lutte constante pour dominer la nature matérielle, une compétition de chaque instant pour satisfaire les sens. Poussé par ce désir, l'homme se tourne bientôt vers la religion et commence par accomplir certains actes pieux, ou diverses cérémonies religieuses, afin d'en retirer quelque bienfait matériel. Mais s'il trouve d'autres moyens d'obtenir ces bienfaits, il délaisse aussitôt toute pratique de piété, comme cela se produit dans la société actuelle. L'homme connaît maintenant la prospérité économique, c'est pourquoi la religion ne l'intéresse plus beaucoup. C'est ainsi que les églises, temples et mosquées sont pratiquement déserts de nos jours. Les gens préfèrent se tourner vers les usines, les boutiques, les cafés et les cinémas plutôt que de fréquenter les lieux de culte construits par leurs pères. Or, cela montre bien que la religion n'est pratiquée le plus souvent qu'en vue de retirer quelque avantage matériel, puisque l'acquisition de richesses est nécessaire à la satisfaction des sens. Mais lorsqu'en retour, on devient frustré dans sa poursuite du plaisir des sens, il arrive alors qu'on emprunte la voie du salut, qu'on cherche à ne plus faire qu'Un avec le Seigneur Suprême. Ces quatre pratiques ne constituent en fin de compte que la recherche de sources diverses pour le plaisir des sens.

Les Vedas recommandent la pratique de telles activités, mais avec certaines restrictions régulatrices, de façon à éviter toute vaine compétition en vue de satisfaire les sens. Mais le Srimad-Bhagavatam se place tout à fait au-delà de ces entreprises sensorielles. Texte purement spirituel, il ne peut être saisi que par les purs dévots du Seigneur, ceux qui transcendent justement toute recherche compétitive de plaisir sensuel. Dans l'Univers matériel, une vive concurrence oppose les animaux entre eux, et, de même, les hommes, les sociétés, les nations. Mais le bhakta s'élève au-dessus de telles rivalités. Il ne jalouse rien de ce que croient posséder les matérialistes, car il est sur la voie du retour à Dieu, auprès de qui la vie est toute d'éternité et de félicité. Les spiritualistes véritables possèdent un coeur pur et ne nourrissent aucune envie. Dans l'Univers matériel, chacun jalouse à la fois tous les autres êtres: de là tant de rivalités. Or, non seulement les sublimes dévots du Seigneur sont affranchis de toute envie matérielle, mais ils souhaitent également le bien de tous et s'efforcent dans ce but d'établir une société sans rivalité, une société qui aurait Dieu pour centre. L'idéal socialiste contemporain d'une société sans rivalité, au premier abord similaire, n'est qu'une forme artificielle, inauthentique, de la même exigence, car dans l'état socialiste, il existe toujours une lutte impitoyable au niveau des dirigeants. Bref, que l'on considère les trois voies d'action recommandées par les Vedas -l'action intéressée accomplie en vue d'atteindre des planètes aux conditions de vie meilleures, le culte des devas pratiqué en vue d'atteindre leurs planètes respectives, et la réalisation de l'aspect impersonnel de la Vérité Absolue en vue de ne plus faire qu'Un avec Elle- ou bien les activités ordinaires de la généralité des hommes, la base de l'existence matérielle reste toujours le plaisir des sens.

L'aspect impersonnel, ou l'aspect Brahman, de la Vérité Absolue n'est pas le plus élevé. Au-delà se trouve encore l'aspect Paramatma, qui est l'aspect "localisé" de la Vérité Absolue, puis l'aspect Bhagavan, qui en constitue l'Aspect personnel. Le Srimad-Bhagavatam nous fait connaître la Vérité Absolue dans Sa Forme personnelle, et se situe par là d'emblée à un stade plus haut que celui visé par tous les écrits impersonnalistes. Il dépasse même les sections, karma-kandajnana-kanda etupasana-kanda des Vedas, car il enseigne l'adoration du Seigneur Suprême, Sri Krsna. La voie dukarma-kanda comporte une certaine ambition d'atteindre les planètes édéniques et ainsi de jouir de plus grands plaisirs matériels; les voies du jnana-kanda et de l'upasana-kanda se fondent elles aussi sur le principe de l'ambition. Le Srimad-Bhagavatam, quant à lui, parce qu'il est exclusivement centré sur la Vérité Suprême, qui représente la substance fondamentale, la racine, ou la source, de toutes catégories ou manifestations, transcende l'ensemble de ces voies. Par l'étude du Srimad-Bhagavatam, on peut en venir à connaître et la substance -la Vérité Absolue, ou le Seigneur Suprême- et les catégories -c'est-à-dire les diverses émanations de la Vérité Absolue qui constituent toutes des manifestations relatives de l'énergie du Seigneur.

Rien n'est séparé de la Substance fondamentale, mais les diverses énergies, ou catégories, n'en demeurent pas moins distinctes de cette substance. Le concept corrélatif selon lequel tout est simultanément Un et différent ne comporte en fait rien de contradictoire, et le Srimad-Bhagavatampermet de comprendre de manière fort explicite cette philosophie, celle des Vedanta-sutras, qui commencent par le sutra " janmady asya". Ce savoir, qui permet de comprendre que le Seigneur Suprême est à la fois différent et non différent de Ses énergies, protège celui qui le possède contre les théories fallacieuses des élucubrateurs qui s'efforcent d'identifier l'énergie à l'Absolu. Une fois en possession de ce savoir, on peut déceler les failles à la fois des concepts moniste et dualiste. Le développement de cette conscience absolue, basée sur la compréhension parfaite de ce que tout est simultanément Un et différent, conduit aussitôt à être affranchi des trois formes de souffrance -celle causée par notre corps et notre mental, celle causée par les autres entités vivantes et celle causée par les puissances naturelles, contre lesquelles nous demeurons impuissants.

Le début du Srimad-Bhagavatam coïncide avec l'abandon que fait le bhakta de son être à la Personne Suprême et Absolue, en pleine conscience du fait qu'il ne fait qu'Un avec l'Absolu, mais en même temps, qu'il occupe par rapport à Lui, éternellement, la position de serviteur. Au niveau matériel, l'être distinct se croit faussement le seigneur et maître de tout ce qui l'entoure, et il doit ainsi subir les attaques répétées des trois formes de souffrance. Mais dès qu'il prend conscience de sa condition véritable, celle de serviteur devant l'Absolu, il s'affranchit de toute souffrance. Aussi longtemps que l'être s'efforce de maîtriser la nature matérielle, il n'a aucune chance de devenir le serviteur de l'Etre Suprême, car le service offert au Seigneur doit l'être en pure conscience de notre identité spirituelle; mais dès qu'il sert ainsi le Seigneur, il s'affranchit de toute difficulté matérielle.

Essentiellement, le Srimad-Bhagavatam est un commentaire personnel que donne Vyasadeva duVedanta-sutra, un autre de ses ouvrages. Le Srimad-Bhagavatam fut rédigé par lui après qu'il ait atteint la maturité spirituelle, par la grâce de son maître Narada. Sri Vyasadeva est un avatara, une manifestation authentique de Narayana, le Seigneur Suprême. Il n'est donc pas question de mettre son autorité en doute. Auteur de tous les Textes védiques, il recommande cependant l'étude du Srimad-Bhagavatam de préférence à tout autre. Différents Puranas présentent diverses méthodes par quoi rendre un culte aux devas; mais la particularité du Bhagavata Purana est de ne faire mention que du Seigneur Suprême. Celui-ci constitue en effet le corps total, dont les devas ne représentent que les différents membres, ou organes. Pour celui qui adore directement le Seigneur Suprême, il n'est donc point besoin de rendre un culte aux devas. D'autre part, en conséquence d'une telle adoration, le Seigneur Se fixe aussitôt dans le coeur du bhakta. C'est la raison pour laquelle Sri Caitanya Mahaprabhu a baptisé le Srimad-Bhagavatam du nom de Purana immaculé, le distinguant ainsi de tous les autres Puranas.

La méthode adéquate pour en recevoir le message sublime est de l'écouter d'une oreille soumise. Une attitude de défi, de défiance, ne serait d'aucune aide. Le mot qu'utilise ce verset pour nous lancer sur la bonne piste est susrusu, signifiant que l'on doit être possédé par un grand désir d'entendre ce message. Ce désir sincère constitue la première qualité requise. Moins heureux, certains n'éprouvent nul intérêt à écouter le Srimad-Bhagavatam, car bien que la méthode soit fort simple, on juge parfois son application difficile. Ils trouveront du temps pour les vains bavardages, pour les conversations d'ordre social, politique ou autre, mais lorsqu'on les invite à venir entendre le Srimad-Bhagavatam des lèvres des bhaktas, ils deviennent soudain réticents. Certains autres, lisant par profession le Srimad-Bhagavatam, s'empressent de plonger dans le récit des Divertissements intimes du Seigneur, auxquels ils donnent plus ou moins la valeur de contes érotiques. Mais le Srimad-Bhagavatam doit être étudié depuis le commencement. La méthode est simple, bien que son application soit plus difficile. Le verset qui nous occupe décrit les êtres en mesure d'assimiler cet ouvrage lorsqu'il déclare que l'on se qualifie pour écouter le Srimad-Bhagavatam après avoir accompli de nombreux actes de piété. Et le grand sage Vyasadeva assure tout homme d'intelligence et de jugement qu'il pourra directement réaliser la Personne Suprême par l'écoute du Srimad-Bhagavatam. Ainsi, sans avoir à franchir les diverses étapes de réalisation spirituelle que mentionnent les Vedas, on peut immédiatement s'élever au rang deparamahamsa; il suffit d'accepter de recevoir ce message.

VERSET 3

nigama-kalpa-taror galitam phalam
suka-mukhad amrta-drava-samyutam
pibata bhagavatam rasam alayam
muhur aho rasika bhuvi bhavukah

TRADUCTION

Sachez, hommes d'intelligence, que le Srimad-Bhagavatam représente le fruit mûr de l'arbre-à-souhaits des lettres védiques. Ce tendre fruit à saveur de nectar a touché les lèvres de Sri Sukadeva Gosvami, et pris ainsi, même pour les âmes libérées, un goût encore plus suave.

TENEUR ET PORTEE

Les deux premiers slokas ont prouvé de manière définitive que le Srimad-Bhagavatam est l'Ecrit sublime par excellence, dépassant, grâce à ses qualités purement spirituelles, tous les autres Textes védiques. Il se trouve au-delà de toute voie d'action et de connaissance matérielle. Le troisième slokaajoute que le Srimad-Bhagavatam n'est pas seulement un Ecrit d'ordre supérieur, mais encore le fruit mûr de toute la littérature védique. En d'autres mots, il forme la crème du savoir védique. Il vaut donc, tout bien considéré, qu'on y prête une oreille patiente et soumise. Il est en fait essentiel d'en recevoir le message et les enseignements avec un grand respect et une attention soutenue.

Si on compare les Vedas à un arbre-à-souhaits, c'est qu'ils contiennent tout le savoir connaissable par l'homme, tant sur le plan des nécessités matérielles que de la réalisation spirituelle. Les Vedasrenferment toute la connaissance et les lois relatives à la vie sociale, politique, religieuse, économique et militaire, de même qu'à la médicine, la chimie, la physique et la métaphysique, bref tout ce qui est requis pour maintenir l'harmonie du corps et de l'âme. Mais par-dessus tout, ils contiennent des directives précises quant à la réalisation spirituelle. Le développement méthodique du savoir implique une élévation graduelle de l'être jusqu'au niveau spirituel, et le sommet de la réalisation spirituelle consiste à saisir que Dieu, la Personne Suprême, est le Réservoir de toutes les émotions spirituelles, ou rasas.

Tout être, depuis Brahma, le premier être créé dans l'univers, jusqu'à l'insignifiante fourmi, désire tirer quelque émotion de ses perceptions sensorielles, et ces plaisirs des sens portent le nom de rasas. Lesrasas sont très variés, mais les Ecritures les regroupent sous douze catégories; 1) srngara, ou sentiment amoureux; 2) vatsalya, ou affection parentale; 3) sakhya, ou amitié, fraternité; 4) dasya, ou attitude de service; 5) santa, ou neutralité; 6) raudra, ou colère; 7) adbhuta, ou émerveillement; 8) hasya, ou comédie; 9) vira, ou vaillance; 10) daya, ou compassion; 11) bhayanaka, ou peur, horreur; 12)bibhatsa, ou bouleversement.

La somme de tous ces rasas traduit le concept d'affection, d'amour. Les manifestations premières de l'amour sont l'adoration, l'attitude de service, l'amitié, l'affection parentale et les sentiments intimes; lorsqu'elles sont absentes, l'amour se manifeste par voies indirectes, à travers la colère, l'émerveillement, la comédie, la vaillance, la compassion, la peur ou le bouleversement. Par exemple, lorsqu'un homme s'attache à une femme, leur relation se base sur des sentiments amoureux, ou srngara-rasa. Mais si leurs rapports se troublent, le rasa d'amour peut se mêler d'émerveillement, de colère, de bouleversement, voire même d'horreur, ou encore se changer en un autre rasa. Ainsi voit-on parfois des affaires amoureuses se terminer par des crimes horribles. Les rasas s'échangent toujours entre des êtres de même espèce. Il ne saurait y avoir échange de rasa entre un homme et une bête, ou tout autre être de ce monde, et vice versa. Mais l'âme spirituelle participe de la même nature que le Seigneur Suprême, ne fait qu'Un avec Lui sur le plan qualitatif; c'est donc au niveau absolu, entre l'être spirituel distinct et le Tout spirituel suprême, l'Etre Souverain, ou Dieu, que les échanges de rasas trouvent leur origine, et aussi leur déploiement total.

Les sruti-mantras, ou hymnes védiques, donnent donc le Seigneur Suprême pour "la Source de tous les rasas". C'est lorsque l'être distinct entre en contact avec Lui, échangeant à nouveau avec Lui le rasanaturel et éternel par quoi ils sont unis, qu'il trouve le véritable bonheur. Ces mêmes sruti-mantrasenseignent que chaque être, dans sa condition originelle, est fait pour échanger un rasa particulier avec le Seigneur Suprême; mais pour retrouver la plénitude de cet état primordial, il est nécessaire d'atteindre à la libération, car dans l'existence matérielle, le rasa ne se trouve que sous une forme temporaire et dénaturée. C'est d'ailleurs pour cette raison que dans l'univers matériel, les rasas prennent diverses formes matérielles, comme celle de la colère (raudra), ou d'autres de même ordre, secondaires. Ainsi, celui qui développe une connaissance approfondie de ces différents rasas, lesquels sont à la base de toute action, peut comprendre que les rasas de l'univers matériel ne constituent qu'un reflet déformé desrasas originels du monde spirituel. Le véritable érudit aspiré à goûter le pur rasa, dans sa forme spirituelle. A un niveau plus bas, d'autres désirent simplement se fondre dans l'Absolu, et tant qu'ils n'ont aucune connaissance des divers rasas, même les plus intelligents d'entre ces spiritualistes ne parviennent pas à s'élever au-delà de cette identification avec le Tout spirituel.

Par ailleurs, notre sloka établit très clairement que le rasa spirituel, qui réjouit même les âmes libérées, peut être goûté à travers l'étude du Srimad-Bhagavatam, et cela parce que cet Ecrit sublime représente le fruit mûr de l'arbre du savoir védique. En prêtant une oreille soumise à son message purement spirituel, on peut atteindre au comble de la joie et satisfaire tous les désirs de son coeur. Mais il faut prendre garde de recevoir ce message d'une source sûre, de l'exacte manière dont il fut reçu à l'origine. Narada Muni le fit descendre du monde spirituel et le transmit à son disciple Sri Vyasadeva, lequel le transmit à son tour à son fils Srila Sukadeva Gosvami; celui-ci de nouveau le communiqua à Pariksit Maharaja, sept jours seulement avant la mort du roi. Srila Sukadeva Gosvami fut une âme libérée dès sa naissance, et même dans le sein de sa mère; il ne reçut d'ailleurs aucune formation spirituelle après sa venue au monde. A la naissance, nul n'est développé, du point de vue matériel ou spirituel. Mais Sri Sukadeva Gosvami, parce qu'il était une âme parfaitement libérée, n'avait besoin de se plier à aucune méthode de réalisation spirituelle. Pourtant, bien qu'il fût totalement libéré, établi au niveau spirituel, par-delà les trois gunas, il se sentit attiré par le sublime rasa que l'on goûte auprès du Seigneur Suprême, Celui qu'adorent les âmes libérées en chantant les hymnes védiques. Les Divertissements du Seigneur sont en fait plus fascinants pour l'âme libérée que pour l'homme du commun. Notons ici encore une fois que Dieu, ou la Vérité Absolue, ne saurait être impersonnel, puisqu'il n'est possible d'échanger un rasa qu'avec une personne.

Sukadeva Gosvami relate donc de façon systématique les Divertissements spirituels et absolus du Seigneur dans les versets du Srimad-Bhagavatam; il en rend le sujet attrayant pour tous, y compris pour ceux qui cherchent seulement à atteindre la libération ou à ne plus faire qu'Un avec le Tout Suprême. En sanskrit, le mot suka désigne un perroquet, dont le bec rouge a le pouvoir d'accroître la douce saveur du fruit mûr dans lequel il mord. De même, le fruit mûr et savoureux du savoir védique prend un goût encore plus suave lorsqu'il sort des lèvres de Sri Sukadeva Gosvami. On ne compare pas ce dernier à un perroquet en raison de son aptitude à répéter le Srimad-Bhagavatam tel que le lui a transmis l'érudition de son père, mais bien à cause de l'art avec lequel il présente l'ouvrage d'une manière telle que tous les hommes, quelle que soit leur condition, seront fascinés par son message.

De plus, Srila Sukadeva Gosvami expose le tout d'une manière qui permettra que tout auditeur sincère, s'il y prête une oreille soumise, goûte aussitôt des émotions purement spirituelles, entièrement distinctes des sentiments pervertis propres à l'univers matériel. Ce fruit mûr n'est pas brutalement tombé de Krsnaloka, la planète suprême. Il a été transporté avec grand soin, sans aucun heurt, sans être en rien déformé, suivant les chaînons de la pure filiation spirituelle. Les esprits déraisonnables, n'appartenant pas à la succession disciplique, provoquent de grandes erreurs lorsqu'ils tentent de percer le mystère du plus haut des rasas spirituels, manifesté à travers la danse rasa, sans marcher sur les traces de Sukadeva Gosvami; ce dernier, en effet, présente avec grand soin le fruit du Bhagavatam, assure la progression du lecteur, pas à pas, vers la plus haute réalisation spirituelle, à défaut de laquelle tout reste obscur. L'on devrait donc avoir suffisamment d'intelligence pour reconnaître à sa juste valeur le Srimad-Bhagavatam, en s'inspirant de maîtres comme Sukadeva Gosvami, qui prennent autant de précautions, et d'aussi efficaces, pour révéler ce savoir. La méthode utilisée par les illustres représentants de l'écoleBhagavata pour recueillir le savoir, c'est-à-dire en approchant un disciple authentique de Sukadeva Gosvami, s'offre à tous les étudiants du Srimad-Bhagavatam comme l'unique méthode pour en pénétrer le message. Ceux qui font profession de réciter le Srimad-Bhagavatam de manière tout à fait inauthentique ne sauraient être des représentants de Sukadeva Gosvami. Ils ne désirent qu'assurer leur subsistance. Il faut donc éviter d'entendre les discours de tels escrocs, qui ont généralement pour habitude de passer directement à la partie la plus "confidentielle" de l'ouvrage, sans rien connaître de la méthode graduelle qui permet d'en pénétrer la signification profonde. Ils plongent le plus souvent au coeur du récit de la danse rasa, qui ne peut qu'être mal interprétée par l'homme du commun. Certains considèrent ce Divertissement du Seigneur comme immoral, d'autres l'obscurcissent de leurs stupides interprétations. Aucun d'eux n'éprouve le moindre désir de marcher sur les traces de Srila Sukadeva Gosvami.

Nous devons donc en conclure que celui qui désire sérieusement approfondir ce qu'il en est du rasatrouvera le plus grand intérêt à recevoir le message du Srimad-Bhagavatam d'un représentant qualifié de Sukadeva Gosvami dans la succession disciplique, car ce dernier narre le Srimad-Bhagavatam à partir de son commencement, et non de manière capricieuse ou à seule fin de satisfaire des esprits matérialistes au savoir spirituel des plus minces. En fait, Sukadeva Gosvami présente le Srimad-Bhagavatam avec tant d'art qu'un étudiant sincère et sérieux savourera aussitôt le fruit mûr du savoir védique, simplement s'il accepte d'en boire le nectar de ses lèvres ou de celles de son authentique représentant.

VERSET 4

naimise nimisa-ksetre
rsayah saunakadayah
satram svargaya lokaya
sahasra-samam asata

TRADUCTION

Autrefois, de grands sages, conduits par Saunaka, s'assemblèrent en un lieu saint, dans la forêt de Naimisaranya, en vue d'accomplir, pour la satisfaction du Seigneur et de Ses dévots, un grand sacrifice qui devait se poursuivre pendant mille années.

TENEUR ET PORTEE

Les trois premiers slokas constituaient une manière de prélude au Srimad-Bhagavatam; avec le présent verset, nous abordons la trame même de ce grand récit.

Srila Sukadeva Gosvami a donc rapporté le Srimad-Bhagavatam pour la première fois, et c'est dans la forêt de Naimisaranya que le Texte sera transmis pour la seconde fois. Le Vayaviya Tantra nous apprend que Brahma, démiurge de l'univers que nous habitons, imagina une immense roue qui encerclerait l'univers tout entier, et dont le pivot reposerait en un endroit bien précis, nommé Naimisaranya. Le Varaha Purana mentionne également la forêt de Naimisaranya, ajoutant que tout sacrifice accompli en ces lieux aura le pouvoir de réduire la puissance des êtres démoniaques. Ainsi lesbrahmanas préfèrent-ils cet endroit pour l'accomplissement de leurs sacrifices.

Le mot animisa, utilisé dans notre verset, désigne un être dont les paupières ne clignent jamais, trait particulier du seul Seigneur Suprême, Sri Visnu, auquel les bhaktas offrent toutes sortes de sacrifices en vue de Lui plaire, faisant par là même la joie de tous Ses dévots. Les bhaktas s'attachent constamment à Son service, alors que les âmes déchues préfèrent s'attarder aux plaisirs de l'existence matérielle. Mais, la Bhagavad-gita l'enseigne, toute action accomplie en ce monde pour une raison autre que le plaisir de Visnu a pour effet d'enchaîner toujours davantage son auteur. Les Écritures nous enjoignent donc d'accomplir tous nos actes dans un esprit de sacrifice pour la satisfaction de Visnu et de Ses dévots, seul moyen d'apporter au monde paix et prospérité.

Les grands sages sont toujours empressés de faire le bien pour tous, et c'est ainsi que ceux conduits par Saunaka s'assemblent au lieu saint de Naimisaranya, avec l'intention d'accomplir une suite ininterrompue de grands sacrifices. L'homme plongé dans l'oubli ne connaît pas la voie de la paix et de la prospérité; mais les sages, qui la connaissent bien, sont toujours désireux d'accomplir, au bénéfice des hommes de vertu, des actes qui donneront la paix au monde. Amis sincères de tous les êtres, ils s'engagent constamment pour leur bien dans le service du Seigneur, au risque de s'imposer pour eux-mêmes de grandes privations. Sri Visnu, le Seigneur, est comparable à un grand arbre dont les branches et les feuilles seraient tous les autres êtres -devas, hommes, Siddhas, Caranas, Vidyadharas... Or, lorsqu'on arrose la racine d'un arbre, toutes les parties en sont par là même nourries. Seules les branches et feuilles détachées de l'arbre ne seront pas satisfaites; bien plus, malgré tous nos efforts pour les arroser, elles se dessécheront graduellement. De même, lorsque l'homme se sépare de Dieu, il devient comme une branche ou une feuille tombée de l'arbre, et il ne peut plus être nourri; tout effort pour le satisfaire devient alors pure perte de temps et d'énergie. La société d'aujourd'hui, entièrement matérialiste, a coupé sa relation avec le Seigneur Suprême, et tous les plans érigés par ses dirigeants athées sont avec certitude voués à l'échec. Mais les hommes ne savent pas en tirer l'enseignement qui convient.

Dans l'âge où nous vivons, le chant collectif et public des Saints Noms du Seigneur est la méthode recommandée pour "réveiller" les hommes, pour leur redonner conscience. Cette méthode fut présentée de manière fort scientifique, et dans tous ses détails, par Sri Caitanya Mahaprabhu, qui est le Seigneur en Personne, et tout homme d'intelligence devrait tirer parti de Son enseignement s'il veut connaître paix et prospérité véritables et les faire partager à l'humanité tout entière. Le Srimad-Bhagavatam, quant à Lui, poursuit le même but, comme il sera expliqué plus tard.

VERSET 5

ta ekada tu munayah
pratar huta-hutagnayah
sat-krtam sutam asinam
papracchur idam adarat

TRADUCTION

Un jour, après avoir complété leurs devoirs matinaux, et allumé le feu sacrificiel, puis offert avec respect un siège à Srila Suta Gosvami, les grands sages commencent à l'interroger gravement.

TENEUR ET PORTEE

Le matin représente le meilleur moment de la journée pour l'exécution des cérémonies spirituelles. Les grands sages offrent donc à celui qui va leur transmettre le Srimad-Bhagavatam, un siège élevé, digne de sa personne; un tel siège porte le nom de vyasasana, ou siège de Vyasadeva, car ce dernier est, pour les hommes, le premier des maîtres spirituels. Tous les autres maîtres venant à sa suite sont considérés comme ses représentants, à condition, bien entendu, qu'ils puissent présenter tel qu'il est le message du précepteur originel. Sri Vyasadeva transmit le message du Srimad-Bhagavatam à Srila Sukadeva Gosvami, et c'est de la bouche de ce dernier que l'entendit Sri Suta Gosvami. Tous les représentants authentiques de Sri Vyasadeva dans la succession disciplique sont qualifiés du titre de Gosvami, car ils restreignent leurs sens et suivent strictement la voie tracée par les acaryas précédents. Les Gosvamis ne donnent jamais de conférences à la légère sur le Srimad-Bhagavatam; ils prennent toujours grand soin de marcher sur les traces de leurs prédécesseurs, ceux-là mêmes qui leur ont transmis intact le savoir spirituel.

Les auditeurs du Srimad-Bhagavatam peuvent parfois interroger celui qui parle en vue d'obtenir des éclaircissements, mais la chose ne doit jamais être faite dans un esprit de défi. Il convient de proposer ses questions en faisant montre d'un grand respect, à la fois pour celui qui parle et pour le sujet qu'il traite. Telle est également l'attitude recommandée par la Bhagavad-gita: on doit recuillir le savoir spirituel d'une oreille soumise, et auprès d'une source sûre. Nos sages, don, s'dressent ici au maître Suta Gosvami en lui manifestant le plus grand respect.

 
 
 
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  5. EL MARAVILLOSO EGIPTO IV - martes 17 de enero de 2012
  6. EL MARAVILLOSO EGIPTO V - miércoles 18 de enero de 2012
  7. EL MARAVILLOSO EGIPTO VI - sábado 21 de enero de 2012
  8. EL MARAVILLOSO EGIPTO VII - martes 24 de enero de 2012
  9. EL MARAVILLOSO EGIPTO VIII - viernes 27 de enero de 2012

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  1. El Mundo Bíblico 1 - lunes 2 de enero de 2012 (de danizia)
  2. El Mundo Bíblico 2 - martes 3 de enero de 2012 (de danizia)
  3. El Mundo Bíblico 3 - sábado 14 de enero de 2012
  4. El Mundo Bíblico 4 - sábado 14 de enero de 2012
  5. El Mundo Bíblico 5 - martes 21 de febrero de 2012
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  1. La Bíblia I - lunes 20 de febrero de 2012
  2. La Bíblia II - martes 10 de enero de 2012
  3. La Biblia III - martes 10 de enero de 2012
  4. La Biblia IV - miércoles 11 de enero de 2012
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